Quand on passe ses partiels

Alors je sais, j'avais dit que je ne posterai pas. C'est très mal d'avoir ouvert cette page, c'est très mal d'avoir délaissé son cours de philosophie politique. Mais déjà ça y'est, mes doigts s'enflamment, mon cerveau cours à toute allure, et moi, me dandinant sur ma chaise, parce que finalement, tout ce stresse me donne une pêche d'enfer. (et là tu te dis : quand va-t-elle bien pouvoir s'arrêter? La réponse est probablement le jour de ma mort, et encore).

Faut que je te raconte comme la vie change quand tu passes ses foutus partiels de médeux. Les premiers symptômes apparaissent à un mois de la date buttoir pour les plus stressés, deux jours avant pour les autres, ceux qui, clairement, sont suicidaires. Diagnostic. 

Primo, tu es obsédé, tu ne parles que de ca. (que des partiels je veux dire, tu suis un peu?). Dès que tu en as l'occasion, tu cales une référence, ça fait réviser. Tu vis avec tes fiches, je me demande même si y'en a pas quelques unes qui trainent au fond de mon lit. La seule question que tu poses à tes potes c'est "alors ça c'est bien passé les partiels?" comme si rien ne comptait plus. 

Deuxio, ton rythme de vie change du tout au tout (ou presque, c'est pas comme si MOI je bossais tout le temps sans relâche, genre). Les soirées "détente" ne consiste plus à sortir avec tes copains jusqu'au bout de la nuit (avec les démons de minuit) (ou pas d'ailleurs). Non, parce que tu prends déjà un risque sur une soirée film. 1h45 en moyenne de travail en moins, si le film est nul, cela n'aura servit à rien. Là je peux te dire que t'uses de la puissance de calcul en toi pour faire les meilleurs choix. Ta montre est ta meilleure amie, elle règle tes pauses clopes, tes pauses dej, tes pauses douches, tes pauses pipi. Car oui, en révisions, en général, tu n'as pas une seconde à perdre. 

Tertio, t'es tout le temps sur facebook ou twitter, on va dire que t'as une vie par procuration, en lisant ou regardant ce que les autres font pendant que toi tu bêches comme une bête. Facebook, l'endroit où, pendant tes pauses prévues et planifiées,  tu retrouves tes joyeux compagnons de fac pour faire deux trois blagues révisions, haha, trop marrant, qu'est ce qu'on rigole. Je vous les ferai pas là parce que faut être dans le mouv', ça sert à rien si vous avez pas réviser. 

Quatro (c'est pas ça la suite?), tu rêves de choses simples et banales. Il s'agirait de pouvoir dormir, ou bien voir ses copains, même juste pour un petit verre de vin (tu ne t'y risques pas car psychologiquement tu es faible et fragile et que par inadvertance tu risquerais de vider la bouteille). Les plaisirs de la vie normale te semble si lointains que tu appréhendes presque le jour ou tu seras libéré du joug des révisions. 

Et puis bien sur, il y a des problèmes qui prennent une ampleur folle. Hier par exemple, je suis arrivée à la fin du paquet de café, j'ai faillit faire une crise d'épilepsie. Tu chopes des tics un peu bizarres, comme regarder pas loin de 100 fois l'heure de ton RER pour pas être en retard, et re checker au passage l'état du trafic au cas où. 

Les partiels, ça rend teubé, le cerveau qui ramolli et la vivacité d'esprit qui s'échappe, à force de tout apprendre par coeur. Mais, je regrette pas la fac. Au moins, quand je serai vieille, je pourrai dire à mes petits enfants que j'ai passé des partiels comme si j'avais été à la guerre. J'serais fière.