Le jour où j'ai viré de bord...

... Et où j'ai acheté un Iphone, après plusieurs années avec mon fidèle destrier, le Blackberry. Vous l'avez tous remarqué, il y a une guéguerre entre les détenteurs de l'Iphone et ceux du Blackberry. C'est un peu genre tu choisis ton camp et après si tu en changes, t'as trahi ta patrie, c'est comme si tu tuais ta mère (bon j'exagère) (mais franchement, juste un peu). Au début si j'ai pris un BB (restez hype et sachez que cela veut dire Blackberry dans mon ancien camp. C'est hyper cool de dire "merde, j'ai perdu mon BB"), c'était parce que j'étais persuadée d'avoir des gros doigts pas fait pour le tactile, et dans le fond, je n'ai pas tort : j'ai des gros doigts. D'ailleurs j'ai aussi des gros doigts de pieds (moches) mais ça, c'est une autre histoire. Alors j'ai découvert les joies du BB, tout le monde au même régime de sonnerie, si bien que dans le métro quand quelqu'un reçoit un message tout le wagon "check son BB". C'était cool quand c'était le tien mais frustrant quand c'était les autres, et je parle pas des jours phase dépression-personne-ne-m'aime. Avec le BB on a tous joué au poker quelques semaines, un peu au sudoku, mais bon, c'était tout. On a vu nos potes du camp Iphone avoir leurs périodes Doodle Jump, Angry Birds et Bubbles. J'ai du télécharger trois trucs et demi sur l'App World de Blackberry, genre Gmail, la météo et Kik, et rien n'a jamais vraiment marché. Là j'ai commencé à me dire que j'avais peut être choisi le mauvais camp, mais dans ces moments là, tu te persuades à tout prix que les BB c'est vachement mieux, en plus les messages sont indécryptables car le réseau n'est pas en France, mais au Canada. Bon quand on est pas un dangereux criminel et qu'on s'envoie des BBM (chat exclu du BB, si tu es une personne stylée tu glisses discrètement un numéro bizarroïde dans tes infos Facebook, c'est ton Pin BBM pour toujours plus de messages inutiles) c'est pas d'une utilité vitale. Bref, petit à petit, j'ai commencé à regretter de m'être freinée à cause de mes gros doigts. Parce que maintenant que je tape à une vitesse du tonnerre sur mon Iphone, bin lui il corrige tout seul, et ça, c'est beau, presque émouvant même.

Du coup vendredi soir, après deux tentatives ratées chez Bouygues, j'y retourne avec les pièces manquantes et je demande fébrile un nouveau forfait avec un Iphone 4. La dame a été sympa, elle m'a tout expliqué, et même, comme j'avais peur de tout casser (un peu comme avec les nouveaux nés, quand on leur touche les doigts et qu'on se dit que si on y va un peu fort il est possible de les briser) elle a mis la mini carte sim trop-choupi-la-mort dans le super-téléphone-qui-envoie-du-pâté. Quand elle l'a déballé, je n'avais d'yeux que pour lui, et mon vieux BB a du se sentir tout délaissé au fond de mon sac. Il brillait de mille feux, où bien c'était les larmes de mes yeux humides qui l'ont rendu si scintillant. Je ne sais plus trop. Mais je me suis tout de suite sentie dans la famille Iphone : Steeve Job c'est mon père spirituel désormais même si je sais qu'il a démissionné et que Tim Cook a pris les rênes, mais Steevie restera Steevie dans nos coeurs, for ever. Une fois que j'eu branché la bête à Itunes, j'ai pu télécharger des applications gratuites du tonnerre, genre Allociné, comme ça je regarde les bandes d'annonces from mon lit le dimanche matin, ou bien Sncf Direct pour arrêter de me faire avoir par les trains. Parce que chercher un horaire sur un BB, c'est une sacrée mission, il faut du courage et de la détermination. J'ai téléchargé France Inter, et j'ai choisi de sauvegarder tous les podcasts de Service Public, comme par magie (en plus je trouve que la voix d'Isabelle Giordano est hyper berçante, ce qui est un plus, si j'arrive pas à m'endormir dans le train/l'avion/mon lit/ou partout où l'Iphone me suivra).

J'ai donc, sans honte ni regrets, quitté le camp des frustrés de la vie, le camp des Blackberry, pour le camp des gens plus beaux, plus intelligent, mille fois plus cool parce qu'ils ont un Iphone. Désolée les mecs. 

Ps : pas la peine de préciser que ce billet a une tendance fortement ironique, sur fond de vérité tout de même.