J'ai testé pour vous : l'enfer de la 1ere inscription en fac.

Moi, je suis toujours en vacances. Dans quelques jours, je vais partir au bord de la mer. Je ne vous parle pas de ma rentée proprement dite puisque celle ci va avoir lieu fin septembre. Mais aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, j'ai été lâchée dans la cage aux lions : les procédures administratives de la fac. Seule, fébrile -de peur d'avoir oublié une pièce au dossier longuement préparé et de devoir revenir un autre jour-, je me rends donc sur les coups de midi à Nanterre, m'inscrire définitivement en 3e année de licence de sciences politiques. (Oui je sais, en soirée c'est carrément la classe de dire que je fais sciences po, sans préciser que c'est à Nanterre. J'ai beaucoup travaillé cette phrase, pour la dire avec assurance mais sans paraître trop fière -au cas où ils grillent mon entourloupe-). 

Bref. Le rendez vous administratif avait lieu en salle A02 ou A09. Une fois arrivée au bâtiment A, un grand monsieur aussi mastock qu'un videur de boîte de nuit me recale gentiment en me disant qu'il faut que j'aille chercher un laisser passer au bâtiment C, en salle C13. Je soupire, je lève les yeux au ciel, puis je fais demi tour et m'exécute. Arrivée devant le bâtiment C, je déchante : une queue de dingue, genre au moins 100 personnes attendant leur tour. Heureusement, j'ai eu l'intelligence (ou l'impatience?) d'aller voir vigile number 2 pour savoir si j'étais obligée de faire la queue si j'avais pris rendez vous. A ma grande surprise, non, et il m'a laissée passer, et à ce moment là je me suis dit "Non, mais finalement, ca va, c'est plutôt bien organisé la fac, je vois pas pourquoi tout le monde en fait tout un plat...". Une fille a peine plus âgée que moi vérifie mon dossier, c'est bon il est complet (soulagement), et j'obtient mon précieux sésame pour la salle A09 : le laisser passer !

Retour à vigile number one, présentation du passe, et là, j'arrive à la salle dite : une queue pas si longue que ca. Du moins, elle ne pas découragée dans la seconde. Il est 12h45. Je vais attendre mon tour pendant une heure. La file avance à une lenteur folle. Moi, l’excitée de service, l'impatience même, autant vous dire, au bout de 10 minutes, je bouillonnais. Checkage de portable toutes les deux minutes, soupirs, et en plus j'avais oublié de prendre un bouquin. Derrière moi, une petite bande de racailles gloussantes m'ont tapé sur le système toute l'heure durant. Non, sérieux, ils méritaient des baffes. Je quitte un établissement où j'ai pendant deux ans supporté la crème des kékés, et là, si je dois encore m'en farcir l'année prochaine, je vais démissionner. 

Non, il n'y officilement rien qui m'énerve plus que ces mecs et ces nanas qui se croient super cool et stylés parce qu'ils se rigolent dès que quelqu'un croise leur chemin, se foutant de tout et de tout le monde, n'ayant du respect que pour leurs semblables. Si tu penses que c'est pathétique et absurde de se foutre de tout sauf de sa petite personne, t'es catalogué dans la partie des loss, des victimes, des teubés quoi. Si le weekend dernier t'as été voir une expo plutôt que Fast and Furious 5, t'as pas de vie sociale, t'es trop un intello. Passons, vous voyez surement tous et toutes très bien ce que je veux dire -j'ai pas besoin de m'énerver toute seule devant mon écran-. 

Une fois la queue passée, il est déjà 13h30, je crève la dalle. On me recoit enfin, hop trois formalités et c'est parti pour la troisième étape : régler les frais de scolarité. Là j'ai dû écrire trois cent vingt quatre euros et cinquante sept centimes en lettres sur mon chèque et ça m'a bien fait chier. Je sais jamais où mettre les "s" et j'ai toujours peur de faire une faute à vingt. Etape numéro 4, je récupère ma carte étudiant, avec ma super photo d'identité qui à été toute déformée, on dirait que j'ai été étirée, et je me dis que je vais encore supporter une carte avec une photo tronche de cake. Ça commence à faire beaucoup : carte vitale (immonde, on dirait un fantôme), carte d'identité (merci, j'avais 10 ans), permis de conduire (de loin la pire, je suis jaune et grise et  j'ai la tête d'une détenue à vie). Je râle intérieurement, mais bon, je me dis qu'au moins c'est fait.

Et puis finalement non. A l'étape numéro 5, on me donne une feuille sur laquelle est inscrite le jour de mon inscription pédagogique : le 7 septembre à 14h30. Je suis donc bonne pour refaire l'aller retour demain, pour faire je ne sais trop quoi puisque je n'ai jamais été à la fac et que je ne sais pas comment cela fonctionne. Surprise donc... J'espère juste qu'en septembre je ne vais pas me retrouver avec les horaires de TD les plus pourris (samedi matin, genre). 

A14h, je sors enfin du bureau. Je cours presque, trop affamée, deux amis m'attendent pour un gros burger à  Breakfast in America. Je pense que dans mes yeux on pouvait les voir, un peu comme dans les dessins animés de Tex Avry quand ce dernier vois des jolies nanas. Et là, cette foutue Smerep me demande ma carte d'étudiant flambant neuve, vérifie deux trois trucs et m’extirpe de force 27 euros pour la responsabilité civile je crois. Enfin, j'ai rien compris, mais j'avais tellement faim que j'ai fait le chèque, rempli trois cases sur son papier carbone (trop vintage le papier carbone) et je suis partie en courant. 

Suite de mes nouvelles aventures d'étudiante en fac demain. C'est une belle expérience humaine et sociale que de tester l'organisation d'une fac. Morale de cette histoire : plus jamais de rendez vous sur l'heure du déjeuner.