Je quitte la bulle de politesse anglaise pour la rudesse parisienne. Fini les "sorry" à tout bout de champ, désormais il faudra montrer les dents sur la ligne 13 si tu ne veux pas qu'on te piétine. Fini les excuses même quand c'est toi qui est en tort, à Paris, quand t'es responsable, s'excuser est une marque de faiblesse, alors que diable, poussons, jurons... Alors que les anglais s'excusent pour tout, surtout quand c'est pas de leur faute, et le pire, c'est que ca semble hyper sincère. Je vous prévient, c'est choquant au début, on a limite envie de débattre et d'argumenter : "Non, mais c'est MOI qui suis désolée, JE vous ai écrasé le pied".
Je quitte un pays où la bouffe est infâme, pour un havre de paix pour papilles gustatives en détresse. Là, j'arrive à un point de saturation, je n'en peux plus des soupes en conserve, du poisson toujours frit, des patates sans goût et des toast le matin. Je veux de la baguette, du beurre, du vrai, pas de la fausse margarine déguisée, je veux du gruyère dans mes pâtes (et plus de cheddar par pitiééé), je veux du vin rouge, des amandes grillées et salées de chez Casino. Car pendant 2 mois, j'ai joué sur des valeurs sures, salade concombre, poulet, dinde, soupe, pâtes, riz. Haricots verts en conserve... Non, vraiment, la bouffe ici aura surement été la chose la plus dure à vivre pour une bonne vivante comme moi. Et j'ai déjà envoyé à ma chère et tendre mère qui m'attends avec un impatience un menu détaillé de ce qui remplira ma panse malmenée samedi soir.
Je quitte une ville de fête insolites, interminables, fantasmagoriques ! Pour un Paris fade en soirée qui détonnent, où il fait bon de se montrer pour être stylé et passer une "bonne soirée". "Trop fraiche la soirée mec, on a pschitté 4 mathus de champagne sur du David Guetta, putain, on était à fonnnd" : voilà la définition d'une bonne soirée pour un Parisien irritant. De ceux qui m’irrite moi en tout cas. A Londres, passer une bonne soirée en boîte, ca s’envisage en jean-baskets, pas maquillée, on s’en fout. Le seul truc, c’est d’être majeur, le reste, c’est toi qui vois. Et après, bienvenue dans un autre monde, celui om les gens sortent pour écouter du son, du vrai son, genre celui qui va faire bouger ton body sans que tu t’en rendes compte jusqu’à l’aube. A Londres au détour du coin fumeur tu croises les Djs et tu discutes avec eux, et pourquoi pas, passer un bout de soirée à leurs côtés?
Je quitte une ville où les gens t'accepte comme tu es, pour le royaume des apparences. A Paris c'est bien simple, quand le matin j'ai eu le malheur de mettre deux couleurs qui jurent, dans les 5 minutes qui suivent la sortie de mon immeuble, je l'ai compris dans le regard des autres. C'est infernal, dès le matin, à moitié réveillé, de se faire détailler! A Londres, on me laisse tranquille et ca fait un bien fou.
Je quitte ma petite routine Londonienne pour retrouver mes petites habitudes Parisiennes... Je quitte donc le monsieur café en face du travail, qui fait des efforts pour articuler quand il me parle, parce qu'il sait que je bosse au journal et qu'il m'aime bien je crois. Je retrouverai mon café soluble de chez Franprix. Je quitte mes colocataires et leurs soirées cheesecake à 1£ pour retrouver mon studio à moi toute seule où hiberner cet hiver. J'aurai ainsi connu les joies de la colocation pour la 1ère fois de ma vie : les cheveux des autres dans la douche, la machine qui est pleine quand tu veux faire la tienne, mes fringues propres roulées en boule sur le canapé car elles encombraient l'étendoir, les thés tard le soir à se raconter nos journées, le ménage à tour de rôle...
Je quitte la pluie, les 17 degrés (à tout péter) pour du soleil et des nanas, darlidaladada... Parce que ça y est j'ai enfin droit à mes quelques jours de vacances au bord de la playa en septembre, après avoir subi derrière mon écran d'ordinateur le supplice de voir tous mes amis au bord de l'eau, la peau hâlée et les sourires jusqu'au z'oreilles.
Sources photos : weheartit
Ca me rappelle mon séjour à New York pour ce qui est le bouffe et du "je m en foutisme" général quant à ton apparence: j'ai adoré. Ca a été frappant quand je suis revenue et que j'ai du faire face de ouveau aux regards interrogateurs de nos concitoyens french, snif.
RépondreSupprimerMais l'exemple le plus significatif, c'est cet afro-américain qui s'est arrêté alors que je mangeais un gros pastrami - moment pas du tout glamour - et qui m'a dit "I love yoursshoes, really cool !". Parfois je le fais en france, m'arrêter pour dire aux gens que j'adore tel vêtement ou sac, mais il y a toujours cette méfiance qui font qu'ils ne sont pas habitués. Ahlala... nos petits français.
Bon retour à Paris !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup la partie sur la bouffe et les fringues, le regard des gens... très vrai :)
Et moi aussi je prends la ligne 13 tous les jours!! lol
bon retour à Paris et tu es la bienvenue dans des soirées blogueuses quand tu te seras posée etc et si ça te dit évidemment... moi ça y est le départ en vacances approche et j'ai hâte !!! bon retour
RépondreSupprimerBon retour sur Paris :)
RépondreSupprimerBises
A.
Vraiment sympa cet article !
RépondreSupprimerJe n'ai passé à Londres que deux semaines en 2006, mais c'est tellement vrai cette politesse que tu décris. :)
Et puis je n'ai qu'une hâte : y retourner.
Cela dit, bon retour en France. :)
J'espère que tu ne vas pas trop regretter de revenir à Paris! J'ai un ami qui vient juste de revenir et il était vraiment dégouté de quitter Londres. Sinon question "soirées", heureusement que tous les parisiens n'écoutent pas du David Guetta en boîte...Sinon l'apparence tu n'auras pas trop de problèmes à Paris, à moins de faire exprès d'aller dans des soirées hype. (J'aime pas le hype)Je te souhaite un bon retour, en tout cas, et une belle assiette gourmande pour commencer à te réadapter dans l'héxagone! La bonne bouffe, c'est la vie. ^^
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